FONTAINE BRUTUS

> NATURE/CONSTRUCTION:    En pierre, style néo-classicisme.

> ÉTAT: Disparue.

Coordonnées GPS: 44.83851, -0.5693.

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=> la CARTE:

Jusqu'à la révolution il existait une fontaine (voir flèche bleue ci-dessous) à l'intérieur du "Palais de l'Ombrière" (qui doit son nom aux allées plantées de tilleuls jusqu'à la Garonne et où les passants pouvaient se mettre à l'ombre), et les habitants avaient loisirs de venir chercher leur eau. Ce dernier devint en 1792 Tribunal Criminel de la Gironde et le nom de "Palais Brutus" lui fut donné l'année suivante (référence à l'Antiquité assez courante pendant la Révolution).

L'accroissement massif du nombre de détenus pendant la terreur obligea la création de nouvelles prisons, et le Palais Brutus prit cette nouvelle fonction. Il n'était alors plus possible de laisser le libre accès à cette fontaine. (Après la période sanglante, le Palais reprendra son nom de Palais de l'Ombrière et sera démoli définitivement en 1800 lors de l'ouverture de la rue du Palais de l'Ombrière). 

Un puits public existant à l'extérieur (voir flèche bleue ci-dessous) aurait pu être de nouveau utilisé, mais son insalubrité avait déjà provoqué antérieurement sa fermeture.

(voir la suite plus bas dans la page... :-)

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Il fut donc décidé d’ériger une fontaine sur la place, d'abord positionnée contre un mur ce fut finalement une fontaine centrale qui est construite : la Fontaine Brutus (du nom de la place) probablement en 1800 (comme indiqué par l'inscription gravée : "Érigée en l'an 7 de la République").

(=> Voir les documents d'archives en bas de page...)

Pour parer à la dépense, les citoyens de la Place Brutus et lieux environnants furent autorisés à former une souscription volontaire. Le budget prévu initialement 1189 francs fut porté à 1411 francs  le 6 Mars 1800.

L'architecte Berthoumieu fut chargé de ce projet. Son dessin ci-après nous informe sur l'aspect de la façade principale du monument qui mesure 4 mètres de hauteur.

Cette dernière était située au milieu de la Place et comportait 4 faces sensiblement identiques. Chacune comprenait une niche, voûtée en "cul-de-four" et décorée de nervures formant une coquille. En son centre un mascaron, sans doute une figure allégorique pour évoquer un dieu fleuve, distribue l'eau. L'inscription, dans un encadrement d'oves flanqué de 2 palmettes latérales, était surmonté d'une corniche. Le sommet à 4 pentes était dépourvu d'ornements.

Quatre bornes étaient posées aux angles du terre-plein carré sur lequel était installé l'édicule.

Cette fontaine était alimentée en eau par la "Font de l'Or" (voir le descriptif sur le site ici: https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/fontaines-de-bordeaux/fontaine-de-lor)

Cette fontaine disparaîtra en 1847, lorsque la colonne de marbre de la place de la Bourse la remplaça (voir le descriptif de cette colonne fontaine sur le site ici: https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/fontaines-de-bordeaux/fontaine-colonne-de-marbre).


ANECDOTES ET INFORMATIONS ANNEXES

Elle fut alimentée par machine hydraulique de la Font-de-l'Or (Voir sur ce site la page dédiée à la Font-de-l'Or: https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/fontaines-de-bordeaux/fontaine-de-lor). François JOUIS s’engagea ainsi à fournir l'eau aux fontaines ci dessous:

Au final la Font de l’Or alimentait :

- 2 aux angles sud et nord de la place Royale (place de la Bourse)

- 2 fontaines adossées à la porte « Bourgogne »/porte « des Salinières »

- 1 fontaine sur la Place du Palais,

- 1 fontaine sur la place Sainte Colombe,

- 1 fontaine de la rue « de la Bourse » /rue « du Marché Royal »,

- 2 fontaines du Quai des Chartrons : vis-à-vis de la rue Raze et de la rue Borie,

- 2 fontaines du Marché des Chartrons,

- la fontaine de la Grave (réhabilitée)

Soit: 12 jets avec un débit de 24 livres minute, fonctionnant 7 heures par jour en 2 reprises (de 7h à 11h et de 15h à 18h).

Cette fontaine BRUTUS disparaîtra en 1847, lorsque la fontaine colonne de marbre de la place de la Bourse la remplaça (voir sur le site ici: https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/fontaines-de-bordeaux/fontaine-colonne-de-marbre).

Qui elle-même sera remplacé bien plus tard par une autre forme de fontaine Place du Palais (voir sur le site ici: https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/fontaines-de-bordeaux/palais-de-lombriere)

=> Sur plusieurs représentations on peut remarquer un gibet (potence) sur cette place.

Au 12ème siècle, sur l’actuelle place Fernand Lafargue (ancienne place du marché) se dressait le pilori où l’on exposait les condamnés. C’est sur cette place qu’officiait principalement le bourreau.

=> Les exécutions capitales avaient lieu devant le Palais de l’Ombrière (Place du Palais) où le gibet et le bûcher étaient en bonne place. Pour les pendaisons, la sentence était le plus souvent exécutée sur les lieux du crime.

Le bourreau, appelé aussi le Pendard ou « Roy des Arlots« , était une personne à la fois crainte et respectée par l’opinion publique : on ne le touchait pas et on ne lui parlait pas ! Le Bourreau ou Pendard ne jouissait pas d’une bonne image dans l’opinion publique, les surnoms dont on l’affublait en témoignent : Carnassier, Brise-garrot, Jean Cadavre, Cassebras etc … Choisi parmi les criminels, en acceptant les fonctions de bourreau pendant un temps déterminé, il était gracié, recevait, au XVème siècle, cinquante livres de gage, sa livrée, un lit de quatre francs, sa couverture et quatre draps de lit.

Il était en charge de l’exécution des peines et de l’inspection des lieux de prostitution; il avait autorité sur les filles perdues. Il était généralement choisi parmi les criminels et était alors gracié pour un temps, mais devait prêter serment de ne jamais sortir de son domicile, (qu’on lui offrait et qui était situé en dehors de la ville) sans être vêtu de l’habit spécifique (manteau bleu et jaune marqué d’une échelle et d’une potence de drap jaune) fourni par le Conseil de la Ville. Le bourreau gagnait sa vie en récoltant l’argent qu’on lui jetait à terre lors de l’exécution des peines. Son salaire variait en fonction des supplices infligés, car chaque supplice avait son tarif :

(Le Pendard ne gagnait pas beaucoup d’argent, mais il était logé. Au XVème siècle, il est logé au fond d’une impasse comprise aujourd’hui dans la rue Neuve, il logera ensuite à l’angle de la rue Porte-Basse et de la rue des Ayres, puis rue Saumenude et enfin, jusqu’à la Révolution, dans une petite maison appartenant à la ville, qui prenait alors, entre rue Traversane et rue des Vignes.)

Le bourreau était en constante représentation, et devait assurer le spectacle. Si le public considérait que le supplice infligé n’avait pas été bien réalisé, ou avait été réalisé trop vite, le bourreau était exécuté sur place par son successeur.

Pour le grand public, Marcus Junius BRUTUS Cæpio reste « le fils adoptif » de César. Mais cela est tout à fait impossible. On pourrait tout d'abord expliquer cette erreur par une confusion avec Octave (le futur Auguste), qui lui fut effectivement le fils adoptif de César, même si cela se fit de façon posthume. 

Les historiens de l'Antiquité semblaient unanimes pour considérer Brutus comme le fils naturel de César. La mère de Brutus était effectivement sa maîtresse. En rapprochant les dates, on peut constater que Brutus est né 9 mois après le retour provisoire de César à Rome. Mais la liaison entre les deux ne date que de -64, alors que Brutus était déjà un adulte. Cette paternité furtive est donc surtout le fruit d'un fantasme, fantasme de la figure du pire des criminels, le parricide, celui qui élimine sa source, son lien avec les ancêtres, celui qui refuse toute forme de pietas, celui qui au final ne mérite pas le nom de Romain.

Mais on sent que l'absence de descendance masculine était un problème pour de nombreux Romains, et pour César en particulier. Sinon, pourquoi adopter Octave, le petit-fils de sa sœur ? Césarion est hors course, à condition qu'il soit bien le fils de César, ce que César a toujours refusé, malgré la volonté de Cléopatre de le faire reconnaître. Illégitime et au moins à moitié Egyptien, il n'avait aucune chance d'avoir les honneurs du testament du dictator perpetuus.

On peut en revanche parier que Brutus aurait pu faire un excellent fils à adopter légalement si César était son vrai père. C'est ainsi cette non-reconnaissance (car César ne pouvait deviner en rédigeant son testament que Brutus participerait à son assassinat) qui est la preuve de la non-filiation. Et il est intéressant que cette non-reconnaissance soit contrebalancée littérairement par cette ultime reconnaissance en forme d'accusation : « Tu quoque, mi fili ! ». 

Hélas ! ce n'est qu'une citation très probablement apocryphe. En effet, Suétone est très dubitatif sur cette citation. Selon lui, César n'aurait émis qu'un soupir. Il évoque toutefois l'hypothèse de la citation finale, en la rejetant, mais dans sa version grecque. «  Καὶ σὺ τέκνον ; » telle aurait été la dernière phrase de César, dans une langue qui fut celle de son enfance.

Brutus ne fut donc pas un parricide, mais assurément un tyrannicide, un amoureux de la liberté et des libertés. Mais, en tant que perdant, il ne lui appartiendra pas d'écrire l'Histoire. C'est sur lui qu'elle s'écrira. 

=> Dans un jeu de cartes, il y a quatre rois et le roi de carreau est différent des trois autres.

Il est censé représenter Jules César mais il n'y a que le nom qui y fait penser. 

Par contre, dans la version française 32 cartes, il est le seul roi qui possède les mains cachées mais sa distinction ne s'arrête pas là. En effet, si l'on étudie bien les 4 cartes, on se rend compte que le roi de carreau est le seul à être représenté de profil et non de face.

Deux autres cartes sont ainsi : la dame de pique et le valet de carreau.

Dans les cartes anglaises, souvent utilisées au poker, le visage du roi de carreau est de profil, tourné vers la gauche.Ses habits sont rouges, jaunes et noirs. Les doigts de l'une de ses mains sont visibles au-dessus de son épaule, sur la gauche de la carte. Sur la droite, une hache est tenue verticalement. 

Les cartes allemandes utilisant les enseignes françaises représentent le roi le visage tourné vers la droite de la carte ; sa main gauche tient verticalement un sceptre. 

Le résultat de mes recherches & synthèse des informations, de la construction des sections & mise en forme, et de la découverte des données d'illustrations/photos sur cette FONTAINE BRUTUS sont entièrement issus de mon travail personnel. Je cite mes sources ci-dessus 📜.

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> Création de la page & publication: 15 Août 2018. Posté le même jour sous pseudo "Djé Karl" sur le groupe public Facebook Bordeaux Je Me Souviens: LIEN du post