DESCRIPTION DES FONTAINES WALLACE

          > NATURE/CONSTRUCTION:   Fonte. 

          > ÉTAT:     Toujours en eaux, accessibles au public.

Richard Wallace établit des critères de hauteur (assez grand pour être vu de loin, mais pas trop pour ne pas détruire l'harmonie du paysage environnant), de forme (pratique et agréable à regarder), de prix abordable et de matériau (résistant, facile à façonner et simple à entretenir).

La fontaine Wallace classique grand modèle fait 2,71 mètres de haut et comprend un socle octogonal sur lequel 4 cariatides sont montées dos à dos, leurs bras soutenant un dôme pointu décoré par les dauphins.

Activé aujourd’hui par une pédale de pied, l'eau coule en mince filet depuis le centre du dôme vers le bassin. 


Produites en fonte à l'origine par la fonderie Val d'Osne dans le nord-est de la France, les fontaines Wallace continuent à être fabriquées (en résine) dans la même région par l’entreprise GHM à Sommevoire.


La couleur d'origine est d'un vert profond, comme tout le mobilier urbain de cette époque, afin d'être discret et en harmonie avec les parcs et allées bordées d'arbres. 


Elles s'inspirent d'une œuvre du XVIe siècle, du sculpteur français Germain Pilon, qui fait partie du monument funéraire d'Henri II. (Voir paragraphe en fin de page).

Attention, ces 4 cariatides sont de fausses quadruplées... Ces demoiselles se distinguent notamment par la façon dont leur tunique est nouée sur leur poitrine, par leurs yeux (ouverts ou fermées) et par le genou qu'elles plient. Elles représentent 4 vertus: la bonté, la simplicité, la charité et la sobriété, mais aussi autre allégorie: les 4 saisons!  Selon la conception de Wallace, elles font partie de la symbolique omniprésente dans l'art de la Renaissance, qui fait "un parallèle entre l'eau et la femme, deux mères, tendres et sensuelles". 

D'autre part, petite précision intéressante: un nombre de 1 à 4 est gravé derrière la coiffe de chaque cariatide. Parfois en chiffres "arabes" et parfois en chiffres romains.

(Anecdote: Avez-vous déjà remarqué que sur les cadrans des horloges, le chiffre romain s'écrit " IIII " et non " IV" ?  On appelle ce type d’horloge des quatre d’horloger, on les retrouve plus particulièrement sur les horloges comtoises. Bien que, au cours de la période impériale, soit apparu le principe soustractif (IV pour IIII, IX pour VIIII etc.), ce dernier, dit "vulgaire", ne sera sauf exception jamais employé pour les inscriptions officielles, monumentales ou non, pas plus que sur les cadrans solaires. Esthétiquement: le maintien du chiffre IIII constitue 3 groupes de quatre chiffres : (I : I, II, III, IIII), (V: V, VI, VII, VIII), (X : IX, X, XI, XII), et assure la contrepartie de 4 lettres du VIII.)

Tout un chacun ayant déjà essayé d'appuyer avec le pied sur la commande, s'est sans doute demandé comment boire l'eau qui tombe derrière ces 4 charmantes gardiennes du précieux liquide... 😊 En fait, si vous êtes observateurs, vous trouverez des anneaux sur les socles aux pieds des cariatides... Ces anneaux servaient d'attache aux gobelets métalliques qui y étaient liés par une chaîne. Cela permettait de boire sans se mouiller les mains... Les gobelets ont depuis disparu... « O tempora, o mores ».

Aujourd'hui certaines sont même équipées d'une cellule photo-électrique permettant de délivrer son filet d'eau à l'approche de la main...

On arrête pas le progrès...Néanmoins, là où une commande mécanique au pied suffisait, on a désormais H24 sur 365jrs/an, la consommation électrique permanente de 3 capteurs pour détecter la présence d'une main...

M'ENFIN !? 

Les 4 cariatides s'inspirent d'une œuvre du XVIe siècle, du sculpteur français Germain Pilon, qui fait partie du Monument funéraire d'Henri II. 

Depuis le XIIIe siècle, il est d’usage de réaliser plusieurs tombeaux (du corps, du cœur et des entrailles) pour les souverains ou les personnages de très haut rang. À l’origine, la pratique de l’embaumement permet, grâce à l’ablation des organes internes, de rapporter les corps de ceux qui sont morts au loin (à la guerre ou en pèlerinage) pour les enterrer chez eux. Conçue sur le modèle du culte des reliques, cette coutume présente l’avantage de multiplier les lieux de sépulture – donc les messes dites pour le salut du défunt – et de créer des liens étroits avec certaines communautés religieuses. 

En 1559, le roi Henri II est mortellement blessé au cours d’un tournoi à Paris. La reine Catherine de Médicis, veuve inconsolable qui portera ostensiblement le deuil de son époux toute sa vie, commande en 1561 un monument pour le cœur du roi (Monument conservé au Louvre, voir ci-dessous), placé dans l’église du couvent des Célestins à Paris. La reine confie aux Grâces le cœur de son époux, ne pouvant, malgré son désir, le conserver en son sein. Dans l’Antiquité, les trois Grâces étaient des déesses de la beauté et de l’harmonie. Elles étaient représentées comme trois jeunes femmes nues se tenant par les épaules, l’une regardant dans la direction opposée aux autres. Née à Florence, Catherine de Médicis connaissait le groupe antique conservé à la bibliothèque du Dôme de Sienne, dont le musée du Louvre possède un autre exemplaire ci après (avec les 3 statues côte à côte)...

Suivant l’habitude de la Renaissance, la réalisation est confiée à plusieurs artistes qui doivent transcrire le projet du peintre. Parmi eux, Germain Pilon, qui avait déjà participé à la réalisation du tombeau de François Ier à Saint-Denis, connaît la consécration avec le groupe des trois Grâces et devient le sculpteur attitré de Catherine de Médicis. 



(Au passage, vous aurez reconnu les mêmes 3 Grâces de la fontaine de la Bourse, créée par Visconti...😊)

Œuvre du sculpteur Germain Pilon, le tombeau nécessita treize années de travail et fut achevé en 1570. C'est une sorte de petit temple de plan rectangulaire utilisant différentes couleurs de marbre. Sa forme s'éloigne du monument de François I°, mais rappelle celui de Louis XII et d'Anne de Bretagne, notamment avec les statues des quatre vertus qui garnissent les angles. Il s'agit ici de grandes figures de bronze, conçues à l'origine par l'italien Ponce Jacquio, représentant les quatre vertus cardinales : Justice, Force, Tempérance et Prudence, qui représentent les qualités que le roi doit posséder pour bien gouverner.(A noter: les Vertus ont perdu leurs "attributs")

Gravure d’Israël Sylvestre vers 1620

Gravure avec la Force et la Tempérance, et le prie dieu de bronze disparu. 


On trouve parfois aussi (ce n'est pas le cas à Bordeaux) des fontaines Wallace munies en bas d'une grande coquille Saint Jacques.


(la-petite-gironde/19-juillet-1877)

"Mais tout est possible Monsieur ! En jaune de Damas, j'ai la même à la maison" comme le disait un "inconnu" 😊

Deux possibilités (notamment) s'offrent à vous: 

1) Reproductions d'occasion à acheter ici: http://www.ader-paris.fr/html/index.jsp?r=fontaine&Submit=OK&id=20539&npp=10000&lng=fr&aff=1&ordre&np=1&recherche=true

Bon OK, ce sont des reproductions en résine...

2) La version neuve: Vous pouvez la commander ici : https://www.ghm.fr/fr/produits/item/28-fontaines-intemporelles/172-wallace-fontaine 

=> Voici l'album MP3 de "Fontaine Wallace": https://www.amazon.fr/Fontaine-Wallace/dp/B07C6CKQJP

Voilà voilà voilà... Toujours plus... :-S

Le 6 juillet dernier, François Vauglin, Maire du 11e arrondissement de Paris Conseiller métropolitain du Grand Paris jugeait sur son compte twiter: "Joyeuse Performance artistique" de Doudou’Style pour @eaudeparis et @Mairiedu11 sur la fontaine Wallace face place Roger Linet ! @MaisonMetallos #Paris11.


"Joyeux"...Disons: chacun ses "goûts", Mr Vauglin à les "siens"... Sans doute pas ceux de Mr Wallace originellement...?

Le résultat de mes recherches & synthèse des informations, de la construction des sections & mise en forme, et de la découverte des données d'illustrations/photos sur LES FONTAINES WALLACE sont entièrement issus de mon travail personnel. Je cite mes sources ci-dessus 📜.

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> Création de la page & publication: 23 Juillet 2018. Posté le même jour sous pseudo "Djé Karl" sur le groupe public Facebook Bordeaux Je Me Souviens: LIEN du post