FONTAINE DE L'HÔPITAL CHARLES PERRENS

  • QUOI: FONTAINE L'HÔPITAL CHARLES PERRENS / Château PICON / Asile des Aliénés de Bordeaux.

  • QUI: Propriétaire du Château Picon: Johann Jakob von Bethmann (Jean-Jacques de Bethmann).

  • : Sur le domaine du château Picon (Hôpital Psychiatrique Charles Perrens)

  • QUAND: 1761.

  • COMMENT:

> NATURE/CONSTRUCTION: En pierre.

> ÉTAT: Visible, hors d'eaux.

  • COMBIEN: 1 exemplaire

  • POURQUOI: Fournir une source d'eau potable, orner le domaine du Château PICON.

  • LOCALISATION

Coordonnées GPS: 44.82528, -0.60231.

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  • HISTORIQUE DES LIEUX

La légende rapporte qu’au XVI siècle un marchand Arnaud Giraud, perdit la raison car il avait perdu la trace de son navire en mer. Son vaisseau revint un jour et son propriétaire recouvra ses esprits. Par compassion pour ceux dont il avait partagé le sort, près du troisième rempart sur un terrain qu’il possédait, il créa un petit hôpital de 24 maisonnettes, un jardin et une cour en 1586:

l’Enclos Arnaud-Guiraud , conçu pour accueillir les « pestiférés » de toute sorte, les contagieux, les mendiants, les vénériens, les prostituées, les sodomites... (tous ceux qui d’une façon ou d’une autre, étaient soupçonnés de troubler l’ordre public).

Sous Louis XIV, dans les années 1656, la politique du Grand Renfermement entre en jeu. Et l’on tâche de redresser l’âme de ces malades par la religion et le travail : est alors créé l’Hôpital de Manufacture, auquel s’ajoutera, au fort du Hâ, la Maison de la Force en 1756.

Sous Napoléon Ier, vers 1802, l’Enclos Giraud et le Dépôt de Mendicité (tenus par des religieux et des laïcs) deviennent l’Asile mixte Saint-Jean, du nom du quartier. Cet établissement fut confié à la Congrégation de Nevers. L’ancien Dépôt est reconstruit à neuf, là où se trouve aujourd’hui la partie la plus ancienne du lycée Eiffel. Il sera plus tard le Petit Séminaire.


En 1885, après avoir perdu un procès contre la ville de Bordeaux, l'asile des aliénées doit quitter son emplacement du cours Saint-Jean...

La nouvelle loi sur les aliénés de 1838 (un établissement public spécialisé par département pour accueillir les aliénés) va changer les choses, d’autant que la ville s’étend et que l’on désire faire partir lesdits aliénés du centre…

Est choisie une zone éloignée mais aussi un lieu où il y a davantage d’espace, où l’air circule mieux, où la proximité de la nature peut favoriser la guérison.

Après la visite d’une trentaine de domaines, on achète ainsi le 21 mai 1886 dans le quartier Saint-Augustin, le domaine de CHÂTEAU PICON.

(Le domaine de 22 hectares du Château-Picon, comprenant une partie du vignoble des Graves dont les vins étaient commercialisés sous le nom de "Picon Haut Brion", fut acheté 200 000 francs à Mme veuve Faugas. Mais, la somme qui restait n'étant pas suffisante pour faire construire le nouvel asile, un emprunt de 900,000 francs fut décidé et sa réalisation autorisée par décret en date du 18 septembre 1888. Un autre décret en date du 15 juin 1891, autorisa un second emprunt de 200,000 francs pour la construction de deux nouveaux pavillons.)

Le Château Picon était l'ancien "bourdieu" de M. Johann Jakob von Bethmann : allemand de Francfort, banquier, négociant, diplomate et philosophe, « chevalier du Saint-Empire romain », établit à Bordeaux en 1741 et fait fortune dans l'armement. Il fut sous Louis XVI le véritable arbitre de la fortune de Bordeaux. Bethmann deviendra un des premiers armateurs des Chartrons, l'impératrice Marie-Thérèse le nommera consul impérial (1768); il sera l'hôte à Bordeaux, de l'empereur Joseph II (1777).

Pour les Bordelais, riches ou simplement aisés, un "bourdieu" est à la fois une exploitation viticole et une maison de campagne; à l'origine il s'agit d'un domaine viticole, avec maison de maître et chais ou cuviers. Le bourdieu de J.-J. de Bethmann était bien entendu un domaine très important.

Le petit-fils de Johann Jakob, Edouard de Bethmann (1786-1836), fonda sa propre maison de vin en 1813 après avoir repris en 1807 la direction de la maison Bethmann et fils. Il fut le propriétaire d'un des plus beaux domaines des environs immédiats de Bordeaux, celui du Tondu où son grand-père Johann Jakob von Bethmann était mort en 1792.


L’architecte Jean-Jacques Valleton (élève d’Abadie) entame la construction de l’asile le 6 juin 1887 selon les recommandations du Docteur Taguet (médecin-chef de l’époque).

Le choix de l'emplacement a été déterminé notamment par la présence d’une source, en plein milieu du terrain. A cette époque, c’était la seule source d’alimentation en eau potable de l’hôpital. (Un château d’eau, toujours visible, permettait de stocker l’eau et d’alimenter les chambres et les douches. L’arrivée de l’eau courante en 1907 a ensuite orientée les utilisations uniquement pour l’arrosage, puis cette source a été emmurée…)

Inauguré en 1890, un nouveau bâtiment est construit suivant le modèle des principaux asiles français et étrangers. Il comporte deux parties bien distinctes : l'asile des indigentes et le pensionnat. Le bâtiment fut construit pour accueillir les 523 aliénées sur le lieu que nous connaissons actuellement. En 1895 est créé un quartier pour les jeunes idiotes perfectives »

Le département de la Gironde possédera deux établissements pour les malades mentaux : Cadillac pour les hommes, Château-Picon pour les femmes. Il n’accueillait donc que des femmes jusqu’en 1973, mais a reçu les « gueules cassées » de la Seconde Guerre Mondiale dans un bâtiment qui leur sera construit.

L’hôpital tenait le registre de ses pensionnaires : " marchande ambulante, fille soumise, cultivatrice, garde barrière, rentière, mercière, ouvrière…"Les riches venaient avec leur domesticité…

En 1974, « l’asile d’aliénés » / "hôpital psychiatrique Château-Picon", devient le centre hospitalier Charles Perrens, nom d’un de ses médecins et directeurs (de 1920 à 1952). Dans un parc de 14 hectares, il est situé près de l’université Victor Segalen Bordeaux 2 et du pôle hospitalier universitaire de Pellegrin. Aujourd’hui, il couvre un tiers des besoins du département et reçoit environ 25 000 patients. 500 lits peuvent accueillir les hospitalisés.


  • DESCRIPTION

Les sources peuvent être canalisées par l’homme pour alimenter une fontaine, un bassin ou toute autre construction permettant de stocker l’eau pour des utilisations anthropiques. Elles ont souvent servi de point de repère central pour l’implantation de villages ou d’infrastructures nécessitant de l’eau, comme des lavoirs ou des hôpitaux (par exemple, l’hôpital Charles Perrens de Bordeaux). Non loin, rue Léo Saignat, coule le Peugue, affluent de la Garonne, depuis canalisé. La présence du ruisseau du Peugue apportait aussi une source d’eau nécessaire aux soins médicaux et à l’hygiène...

Cette fontaine, datée de 1761, fort abîmée par les ans, présente des motifs à congélation, une grande coquille Saint Jacques ainsi qu'un bandeau supérieur muni de motifs à 4 coquilles Saint Jacques et un balustre en partie haute. On distingue également une représentation de Neptune avec son trident.

Ce n’est qu’en 2006 que l'on a redécouvert son existence. Un bassin enterré de 14 mètres de long, stockant le débit de 10 m3/heure de la source, permet à nouveau d’arroser le parc et les terrasses végétalisées.

Les sources SIGES Aquitaine .webm



(Photos personnelles)

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> Création de la page & publication: 29 Juillet 2018. Posté le même jour sous pseudo "Djé Karl" sur le groupe public Facebook Bordeaux Je Me Souviens: LIEN du post