FONTAINE DAUPHINE

> NATURE/CONSTRUCTION:    Marbre blanc

> ÉTAT: Non achevée et détruite.

Coordonnées GPS: 44.84107, -0.57999.

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Parmi les nombreux projets conçus par Tourny pour assainir ou embellir la ville de Bordeaux, se trouvait la création d'une place sur des terrains situés entre les portes Dauphine et Dijeaux et le cimetière de l'hôpital.

Ainsi, la délibération de la jurade du 4 janvier 1746, prise à la demande de l'intendant Tourny, constitue l'acte de naissance de la place Gambetta. Les jurats décidèrent « que pour continuer les commodités et embellissements commencés autour de la ville, dont le public marque une grande satisfaction, il sera travaillé à former, entre les deux portes Dauphine et Dijeaux, la place projetée au plan représenté ; qu'à cet effet l'on procèdera incessamment à la démolition de la demi-lune qui est devant la porte Dijeaux, et qu'il sera pris des arrangements convenables pour parvenir à nettoyer le terrain destiné à la dite place des échoppes et mauvaises maisons qui l'embarrassent, en indemnisant les propriétaires d'icelle ou les remplaçant ailleurs, de façon qu'ils aient lieu d'être satisfaits »

Le 10 mai 1770, la place est baptisée du nom de Place Dauphine, en l'honneur du Dauphin de France, Louis XVI (mais ce nom apparaît déjà sur des plans antérieurs). La construction s'étendit dans le temps. Si la Porte Dijeaux fut élevée en 1748 et décorée en 1753, si les maisons qui l'entourent sont contemporaines, les adjudications des terrains des quatre côtés de la place ne se firent qu'à partir de 1760. Les étages sont plus hauts, les combles réguliers plus grandioses, les mascarons se détachent sur des cartouches décorés de façon plus savante. On est à la frontière des styles Louis XV et Louis XVI bordelais. L'invention des deux grands angles arrondis au Nord donne beaucoup de grâce à la Place Dauphine dont deux grandes artères partent en diagonale. 

Le 17 décembre 1790, elle deviendra Place Nationale pendant la période de la Révolution. 1793 : on démonte la porte grillée... Au fil des années on pose des grilles, on transforme les jardins, on enlève les grilles...

Le 28 mars 1811, le Maire de Bordeaux  Jean-Baptiste Lynch annonce que la Place Dauphine sera rebaptisée « Place du roi de Rome » en l’honneur de la naissance du fils de l’empereur. Un monument colossal devait consacrer l'époque de la naissance de l'enfant impérial. Le modèle orna pendant longtemps cette place ; il ne disparut qu'en 1814, date à laquelle la place redeviendra « Place Dauphine ».

Et enfin le 18 janvier 1883, elle devint place Gambetta


 Le 16 mai 1770, à l'occasion du mariage du Dauphin de France (futur Louis XVI) avec la jeune Marie-Antoinette d'Autriche et des joyeuses festivités qui marquèrent cet événement, les jurats procédèrent, avec le cérémonial requis en pareille circonstance, à la dédicace de la place Dauphine. Il est dit que « les Bordelais, cruellement éprouvés par une terrible et récente inondation, ne purent que restreindre les manifestations extérieures de la joie que leur causait cet heureux événement… » L'affluence des habitants, qui se pressaient autour des autorités, était telle « que les toits de toutes les maisons qui forment cette place, l’une des plus grandes du royaume, étaient couverts de peuple.

 (Cette inauguration se tint alors que les maisons n'étaient pas terminées, ainsi celle de M. de Verduzan, et de plus les adjudications ne finirent qu'en 1774. Le plan général avait été établi par un architecte parisien, Bareau de Chefdeville ; l'architecte officiel de la ville. Portier, dirigea une partie des travaux, on sait que Michel Voisin édifia quelques maisons. A la liste des constructeurs on peut donc ajouter les noms de Béraud, Etienne Laclotte, Richefort. La décoration d'un certain nombre de façades dût être effectuée par les sculpteurs qui habitaient ici, tels Massé, Jean Arnaud et Périer.)

 Les jurats posèrent au centre la première pierre d'un château d'eau (réservoir) pour une  fontaine qu'on se proposait dès lors de construire en cet endroit, mais aussi pour servir à alimenter les autres fontaines présentes et futures de la ville…

Le projet de cette fontaine Dauphine prévoyait qu’elle soit décorée d'un bas-relief en marbre blanc qui représentait l'alliance des maisons de Bourbon et d'Autriche.

Cette fontaine n'a jamais été exécutée à cause de la difficulté que présentait, à cette époque, l'adduction des eaux sur un point aussi élevé de la ville. (1787 et 1791, L’ingénieur Lobgeois proposa de réunir les sources de Dublan, Sallebert, et Figuereau, par des conduites en fer, dans un réservoir/cuvette placé près du lavoir de Figuereau et destiné à contenir les eaux pendant le repos de la machine à feu d’élévation. Et enfin de les conduire successivement depuis cette cuvette jusqu’ à un premier château d’eau dépendant du Jardin Public, à un regard place à la porte de Tourny et au grand château d’eau de la place Dauphine)

 Elle devait être mise sur le terrain où se trouve actuellement l'immeuble portant le numéro 10. Pendant la révolution, pour éviter des troubles, on fit ériger un corps de garde de cavalerie. Puis plus tard, comme l'emplacement était libre, on y installa la guillotine que l'on tirait plus au centre pour les exécutions capitales...

 En 1857, le « trou » au N°10 de la Place fut comblé par l'édification, grâce à un certain M. Dean, de l'immeuble que l’on peut voir aujourd’hui...

 NOTE : Cinq différents projets de fontaine place Gambetta ont été publiés, à savoir : en 1787, en 1791, en 1829, en 1834 et en 1842, indépendamment de l'essai d'un puits artésien qui a été inutilement foré en 1830 sur la même place. MM. Balguerie et Cie, Jules Pommez et Perpignan fils voulaient également utiliser les eaux de la Garonne en les filtrant. Ils se proposaient de construire un réservoir, place Dauphine - sur l'emplacement occupé par le corps de garde (10 place Gambetta) – dont la capacité devait être de 1200 barriques bordelaises. La quantité d'eau fournie était illimitée. Une fontaine monumentale aurait donc dû être érigée sur la place Dauphine. Coût : 3.978 149 fr. Rien n'aboutit une fois de plus. 

Il fut souligné également le grand intérêt de la source de Mérignac qui, grâce à la conduite passant sous les rues Capdeville et Judaïque, pouvait alimenter le quartier Saint-Seurin et la place Dauphine (avec projet d'une fontaine qui participerait au nettoyage des rues par l'eau courante), puis, en circulant sous la rue Porte-Dijeaux jusqu'à Puy-Paulin et sous le cours de l'Intendance jusqu'au Grand-Théâtre , avec dérivation rue du temple jusqu'à la rue Beaubadat, fournirait le quartier du Gouvernement et de l'Intendance, les places Tourny, de la Comédie, Puy- Paulin et Saint-Christoly.

Le 4 février 1842, le Conseil municipal votait l'achat des sources du Taillan et la construction des réservoirs de la rue Paulin alimentés par les machines élévatoires du système Farcot.

L'adoption d'un plan général de nivellement retarda considérablement la réalisation de ce bienfait si ardemment désiré. Les travaux ne commencèrent qu'en 1854. Le 15 août 1857, la première gerbe d'eau jaillissait enfin - mais sur la place des Quinconces - pendant que le maire Gautier annonçait pompeusement que Bordeaux, du xix° siècle, allait désormais éclipser la fastueuse Burdigala, puisque le canal de la Divonne récemment retrouvé ne pouvait, d'après ses dimensions, fournir à peine le quart des eaux obtenues par la mise en service des nouvelles sources.

Les Bordelais, et particulièrement les habitants du quartier Dauphine, n'étaient point encore au bout de leur attente. D'autre part, la chute des voûtes du réservoir Saint- Martin, survenue le 5 juillet 1859, priva de nouveau ce quartier d'eau potable durant plus de six ans. Enfin, en 1865, le dommage était réparé, mais ils ne pouvaient qu'être rares ceux qui pensaient encore à l'alliance conclue, en 1770, entre les Bourbons et la Maison d'Autriche, et au témoignage public offert par les Bordelais à leur auguste souverain. 

Topologie & Création de la Place


ANECDOTES ET INFORMATIONS ANNEXES

Lorsqu’il apprit, en 1852, que le gouvernement autorisait la ville de Bordeaux à emprunter pour construire des fontaines monumentales, il prépara 3 projets :

- la fontaine de Mercure pour la PLACE DAUPHINE,

- la fontaine de la ville de Bordeaux pour la place des Quinconces

- la fontaine des Trois Grâces, destinée à l’origine à remplacer la statue de Tourny.

Il mourut d’une crise cardiaque en 1853. Mais les dessins qu’il n’avait pu envoyer, son fils les offrira à la ville, comme « la dernière pensée du grand architecte ». Un seul verra le jour: Place de la Bourse...

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Dès 1868, l'architecte Julien Guadet, petit-neveu du député Girondin Élie Guadet, établit un projet de monument à la mémoire des Girondins pour la place Dauphine (c'est sur cette place que les dernières exécutions de députés Girondins et de leurs partisans, ont eu lieu). Ce projet ne sera pas réalisé, mais l'idée sera reprise bien plus tard pour le Monument Aux Girondins aujourd'hui Place des Quinconces, voir l'historique et le descriptif complet sur ce même site ici: https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/statues-de-bordeaux/monument-aux-girondins

L'un des grands problèmes rencontrés par l'édilité dans ses efforts pour approvisionner les différents quartiers de la ville, fut celui que souleva la Place Dauphine, depuis sa dédicace en 1770, car les eaux étaient difficiles à conduire en ce point culminant de la cité. Aussi, l'Administration bordelaise (qui suivait de près les essais de Mulot, chargé par Haussmann de forer dans la capitale de nombreux puits artésiens) chercha-t-elle, par cette méthode, à doter la place des eaux tant attendues. Un forage est entrepris en 1829, mais un an après le début des travaux, il n'a toujours pas répondu aux espoirs qu'il avait suscité. La ténacité de la ville reste exemplaire :un nouveau crédit est voté afin le porter à 400 pieds la profondeur du puits. Mais l'échec de l'opération se confirme : le sondage ayant atteint 200 mètres est suspendu.

L'entreprise a pourtant fait connaître la constitution géologique du sol, et montré qu'à douze mètres de profondeur existent des eaux de filtration, qui se trouvent à peu près à ce niveau dans tout le quartier... C'est vraisemblablement sur cette dernière ressource que Durand tablera plus tard pour établir son nouveau projet, destiné à la place Dauphine. Il comptait faire creuser un nouveau puits de 15 mètres seulement de profondeur, sur 2 mètres de diamètre, et installer par-dessus un système de pompage permettant d'approvisionner à la fois une fontaine et un château d'eau. Pour la première, construite à la verticale du puits, l'ingénieur prévoyait trois bassins superposés dont l'eau s'écoulerait en nappe, les uns dans les autres. Le plus vaste mesure 25 mètres de diamètre. Il est entouré d'une plate-forme de gazon en plan incliné de 2 mètres de large, entourée elle-même d'une grille en fer posée sur un socle en pierre dure.

La vasque centrale, installée au milieu de la cuvette supérieure, est dotée d'un jet d'eau et s'abrite sous une coupole reposant sur un ensemble de huit colonnes. Leurs chapiteaux toscans supportent un entablement a frise nue, surmontée d’une corniche très saillante. Le sommet du dôme est percé d'un oculus, par lequel s'échappent les vapeurs que l'architecte représente discrètement sur son dessin. Durand, qui développe ici certain goût théâtral avec jets d'eau, cascades, effets de fumée, sur fond de gazon anglais, estime à 40000 F les frais de réalisation de cet ensemble. C'est d'ailleurs dans un projet plus général de trois pièces d'eau, dont les deux autres seraient situées l'une dans l'hémicycle des Quinconces, la seconde au centre du Jardin Public, que l'ingénieur présente la fontaine de la place Dauphine. Mais cette dernière a la particularité de comporter des décorations monumentales permettant un système de jeux d'eau. Le château d'eau quant à lui doit s'élever à l'est, enchâssé parmi les façades uniformes, à la place de l'ancien corps de garde. Il comportera une façade de 105 mètres carrés de surface, décorée d'une manière un peu plus riche que les maisons attenantes, mais fidèle à l'ordonnance régulière de la place. Le rez-de-chaussée sera doté de murs en pierre de Bourg, très épais, puisque supportant les voûtes que soutiennent le réservoir. Ce dernier, qui occupe tout l'entresol à la seule exception de la partie réservée à l'escalier... sera muni d'un bassin de 110 mètres carrés de surface totale, constitué de plomb laminé sur un fort châssis de chêne... Deux niveaux à usage d'habitation pourront enfin couronner l'ensemble, et être loués avec avantage, en raison du quartier très fréquenté où est situé l'immeuble dont il s'agit. Notons enfin que la fontaine et le château d'eau doivent communiquer par un tunnel, prévu à la fois pour le passage des tuyaux et pour celui des ouvriers chargés de l'entretien nécessaire ; tandis qu'un souci de salubrité pousse l'architecte à faire établir un conduit d'évacuation de fumée, parallèle au souterrain et donnant ensuite à l'air libre, à une hauteur de dix mètres au-dessus des toits. Ce projet — dont le budget total atteint une centaine de mille francs — ne manque pas d'ambition, ni d'une recherche particulièrement axée sur les moyens mis en œuvre : machine à vapeur et galerie souterraine ; réservoir élevé au niveau d'un entresol. Si, pour une fontaine, le principe des vastes bassins superposés n'est guère original à nos yeux, l'époque d'alors n'en était pas Coutumière, d'autant que l'abondance de l'élément liquide qu'il supposait était rare... Et le petit temple rond, d'un type hérité encore de la Renaissance, semble susceptible de s'intégrer aimablement au décor planté un demi-siècle plus tôt, mais l'eau aurait-elle honoré en quantité suffisante le monument construit à son intention? Rien n'est moins sûr.

Cela pouvait pousser au scepticisme ceux qui avaient pouvoir de décision, d'autant que le coût élevé du programme n'invitait guère à la négligence, ni au laxisme. Aussi le projet resta sans écho, et ce lieu, auquel depuis sa création avaient été promises des eaux abondantes et triomphales, allait permettre à bien d'autres architectes de faire travailler leurs équerres et leur imagination. Ce rêve aquatique, ce songe d'eaux courantes emprisonné place Dauphine, devait survivre de longues années encore... Durand pour sa part va abandonner en cette fin d'année 1831, ses activités de concepteur et de constructeur de fontaines. Il doit se consacrer entièrement aux multiples réparations dont il a fait l'inventaire, et qui devenaient chaque jour plus urgentes. 

Dès 1789, tortures et supplices sont bannis. Le décret du 25 septembre 1791 proclame, dans un alexandrin resté fameux : " Tout condamné à mort aura la tête tranchée ". A Bordeaux, la guillotine sera successivement adulée, rejetée ou ignorée. 

Au matin du 23 octobre 1793, des bruits sourds réveillent les riverains de la Place Nationale (aujourd'hui place Gambetta). Des hommes s'affairent à monter une machine destinée à trancher les têtes.

Pendant 10 mois la guillotine est installée en permanence. Le sordide spectacle est quasi quotidien. Près de 300 personnes vont être suppliciées. Riches, pauvres, laïcs, religieux, nobles, députés, citoyens ordinaires, elle n'épargnera aucune catégorie. Les Bordelais, enthousiastes au début, se lasseront vite du sang. Mais ils seront encore nombreux pour voir tomber la tête de Lacombe, le terrible président de la Commission militaire. La période révolutionnaire passée, la guillotine restera souvent dans sa remise.

A la fin du XVIII° siècle et au début du XIX° siècle " la veuve " reprend du service place extérieure des Salinières (aujourd'hui place de Bir Hakeim) pour supplicier les droits communs. C'est un endroit calme, situé près de la Garonne. Les travaux de construction du pont de pierre rendent rapidement les exécutions impossibles. 

En rejoignant, en 1806, la place d'Aquitaine (3 - aujourd'hui place de la Victoire), les exécutions vont changer de nature. La peine doit être exemplaire. Jusqu'en 1832, les macabres cérémonies ont lieu l'après-midi. Elles se déroulent ensuite au petit matin, ce qui n'empêche pas des milliers de badauds d'y assister. En 1840, le supplice d'Eliçabide, auteur d'un triple meurtre abominable, attire quarante mille personnes. 

Puis en 1875, après le décret Crémieux, qui voulait faire disparaitre le côté spectacle du châtiment, la machine émigre Place du Repos (aujourd'hui place Gavinies), plus près du Fort du Hâ où sont emprisonnés les condamnés, mais aussi du cimetière de la Chartreuse. En envoyant la guillotine à la campagne, les autorités espéraient sans doute trouver la sérénité.

Au XX° siècle, la guillotine termine son périple bordelais à la maison d'arrêt du Hâ, dans le centre-ville. Les nuits sanglantes, les abords de la prison sont bouclés par les forces de l'ordre. Quelques dizaines de témoins sont autorisés à franchir la porte pour conserver le caractère public aux exécutions ; quand il s'agit d'apercevoir les vedettes des assises, des milliers de curieux se bousculent dans les rues avoisinantes.

Le dernier exécuté en public sera Pierre Delafet, le 23 novembre 1933. A partir de 1941, la cérémonie expiatoire se déroule à l'abri des regards, dans la cour même de la prison, en présence des seules personnes légalement autorisées. La machine est seulement déplacée de quelques mètres. C'est une femme qui sera la première personne exécutée en petit comité : l'empoisonneuse Elisabeth Lamouly. Il n'y avait pas eu de femmes guillotinées en France depuis le XIX° siècle. Pétain refuse la grâce. L'exécution est horrible ; la condamnée devient folle, elle se débat, il faut l'attacher. Du coup la publicité faite à cet évènement est particulièrement discrète.

Au matin du 21 juin 1960, après avoir tranché la tête de René Pons, le parricide de Montpeyroux, la guillotine est démontée. Elle repart pour Paris avec Obrecht, l'avant dernier bourreau. Elle ne reviendra plus.

(Source: Extrait d'un article de de M. Daniel Salmon. Merci à lui...)

Note: Guillotin né à Saintes a fait ses études à Bordeaux où il devint franc-maçon. Un architecte célèbre contemporain a fait sculpter son portrait en mascaron lors des rénovations d'un immeuble de la place. 

Tout comme le point zéro de Paris situé sur le parvis de Notre-Dame, il existe un point zéro à Bordeaux également. Le point zéro ou kilomètre zéro est un point précis, depuis lequel les distances routières sont calculées. Prenant la forme d'une borne kilométrique, comme celles que l'on retrouve sur les autoroutes, le point zéro de Bordeaux est situé au 10 place Gambetta depuis le milieu du XIXème siècle. Elle marque l'emplacement à partir duquel toutes les distances de et vers Bordeaux étaient mesurées. Si vous regardez de plus près, il est écrit "origine du bornage" . Dépourvue aujourd'hui de toute fonction géographique et après avoir échappé à sa destruction, la borne fut classée à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.   Les Mairies ont depuis pris le relais du point zéro...

La place connaît, avec la Révolution, une agitation constante. A la proclamation de la République, elle devient place Nationale et, le 17 décembre 1792, le sculpteur Quéva présente sa note de frais pour avoir gravé le nouveau nom et celui des rues de la Délivrance (Judaïque), de la Raison (Palais-Gallien) et Plus-de-rois, (Pont-Long, aujourd'hui Georges-Bonnac). Quéva touchera 6 sols par lettre gravée sur pierre dure et 3 sols 6 deniers sur pierre molle...A l'origine chaque lettre était rehaussée de peinture couleur sang de bœuf, mais elles furent recouvertes de chaux au XIXème siècle.

En 2007, Alain Juppé en visite à Los Angeles observe une signalisation rappelant les jumelages de la ville et décide d'implanter un objet similaire à Bordeaux : un « jalonnement directionnel », installé sur la place en 2008, face au no10 . Vous apprendrez donc que Bordeaux se trouve à :

553 kilomètres de Madrid, 1385 kilomètres de Casablanca, 3638 kilomètres de Bamako, 3597 kilomètres de Ouagadougou, 257 kilomètres de Bilbao, 9989 kilomètres de Fukuoka, 2174 kilomètres de Riga, et 2647 kilomètres de Saint Pétersbourg.

Ce panneau a disparu pendant les travaux de réaménagement de la place. Sera t'il réimplanté ?

Gestion Électronique de Régulation en Temps Réel pour l'Urbanisme, les Déplacements et l'Environnement (anciennement gestion électronique de la régulation du trafic routier urbain défiant les embouteillages) est le nom d'un système de régulation des feux tricolores, qui a été initialement implanté dans la communauté urbaine de Bordeaux dans les années 1970. Le principe est de minimiser les temps d'attente en synchronisant les feux sur les grands axes, en fonction du trafic. Des installations comptent les véhicules ou les longueurs des files d'attente (boucles magnétiques implantées dans la chaussée, aux carrefours et sur les axes), et le tout est centralisé à un poste de commande, qui régule informatiquement les feux de la ville ou de l'agglomération et fluidifie ainsi le trafic.

Curiosité sans utilité qui puisse sauter aux yeux, sur cette place jadis se trouvait un plot coiffé d'un couvercle en métal...

=> A part à faire lever la patte aux canidés de tous poils, si vous savez ce que c'était, écrivez-moi: Contact Mail. 😊

Philadelphe de Gerde ou Filadelfa de Gerde (1871-1952), de son vrai nom Claude Duclos est une félibresse écrivant en langue d'oc.  Avec la fougue d'une poétesse inspirée, aidée par une voix admirable, elle ne cessera de chanter les thèmes du nationalisme occitan. Ses poèmes ont été publiés en recueils : Bramas d'autona (1894), Cantas d'azur (1897), Cantas d'exil (1902), et Cantas en dòu (1909). Une plaque sur la Place Gambetta rappelle son lieu de résidence.

Pour "Le Printemps", l’aventure commence pile au milieu du XIXe siècle, en 1854, quand un certain Paul Chaumette installe une petite boutique de mercerie et de passementerie au 15 place Dauphine, actuelle place Gambetta, à l’angle de la rue Bouffard. Le magasin prend le nom "Au Magasin Vert" en raison de la peinture de sa devanture. 

C’est  avec l’installation des "fournitures des modes", que le commerce Chaumette se métamorphose en 1882 en "grand magasin". Implanté dans un immeuble du XVIIIe siècle, une marquise de verre et des lampes encadrent sa devanture, et l’angle Bouffard-Gambetta est couronné d’'un campanile de style chinois orné d’une horloge sur le toit. Maurice Chaumette, l’héritier, constitue alors une société au nom de "Familia". En 1934, "Familia" passe sous le contrôle du fameux "Printemps" de Paris. Les différentes rénovations et modernisations entreprises n’y feront rien : le magasin devient puis reste déficitaire.

"Fin de saison pour le Printemps", titre Sud Ouest le 29 mars 1989, en annonçait la fermeture prochaine du magasin place Gambetta. Le 14 avril 1989, la belle aventure se termine. Le groupe "Virgin" se porte acquéreur mais le 13 juillet de la même année, au petit matin, un incendie spectaculaire ravage en deux heures l’immeuble classé, en pleins travaux pour sa réouverture. Toutes les traces du "Printemps" et du "Magasin Vert" ont disparu.

Ouvert en 1990 dans la foulée des magasins de Paris et de Marseille, avec le soutien actif de l’ancien  maire, Jacques Chaban-Delmas, qui craignait une dent creuse en plein centre-ville, le Virgin Megastore bordelais connaît au tout début un très grand succès, avant de s’éteindre à petit feu et de fermer en janvier 2013, après le dépôt de bilan de Virgin France. Le Virgin Megastore a été fermé en juin 2013 après le licenciement de l’ensemble des salariés.

"Le Printemps" ne devrait pas revenir 30 ans après dans ses anciens locaux, mais ils resteront dédiés au commerce. L’ancien Virgin devrait abriter de "grandes marques dans le luxe, la mode, les loisirs, le bien être mais aussi la restauration haut de gamme", précisait l’homme d’affaire dans les colonnes de "Sud Ouest", le 5 juillet 2018. 

Ce monument fut commandé à DALOU en 1901. Pour payer le monument, des fonds ont été levés à l'échelle nationale par des partisans politiques qui cherchaient à célébrer l'héritage de Léon Gambetta...

Le monument fut élevé sur les Allées de Tourny, (remplaçant lui-même une statue de Napoléon III: https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/statues-de-bordeaux/statue-napoleon-iii), non loin des lieux où Gambetta s'exprime le 26 juin 1871.

Le monument est resté là jusque dans les années 1960, lorsque les Allées Tourny ont vu une refonte radicale. Toute la zone a été fouillée en vue de l'installation du parking souterrain

Il fut enlevé puis installé quelques temps sur la Place Gambetta. Cependant des riverains se plaignirent de sa présence, au motif notamment que celle-ci était trop grande pour le square.

Le monument fut démantelé et ses différents composants sont stockés depuis dans les réserves du Musée d'Aquitaine dans un entrepôt près du Pont d'Aquitaine.

Voir le descriptif complet de cette statue sur ce même site ici: https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/statues-de-bordeaux/statue-leon-gambetta



Le carrefour Intendance, Gambetta, Georges Clemenceau où se croisaient les tramways débouchant, les uns du cours Tourny (Georges Clemenceau) les autres du cours de l'Intendance devint du fait de l'accroissement de la circulation automobile de plus en plus dangereux. On ne comptait plus les accidents notamment d'usagers qui, voulant attraper le "tram" au vol, glissaient sous une voiture. C'est la raison pour laquelle le Maire Adrien Marquet fit creuser un passage pour les piétons. Desservies par un rond-point central, quatre sorties débouchaient l'une sur la place, les autres devant le Régent, le Petit Paris, Servan. Ce fut un fiasco. Escaliers trop abrupts, insécurité, déjà. On mettait en cause l'hygiène, des fréquentations pour le moins douteuses. Le souterrain eut quand même son côté comique. Vers 1930, un monome d'étudiants de la Faculté de Droit pourchassé par la maréchaussée s'y engouffra. Appréhendés à la sortie, deux futurs hauts magistrats, un futur procureur, un futur conseiller à la Cour se retrouvèrent au poste. Le passage fut fermé une première fois par l'occupant allemand, sans doute à cause de graffitis injurieux. Rouvert après la guerre, il fut fermé définitivement vers 1950. Il a souffert du temps mais les galeries sont intactes. Le service espaces verts de la ville y entreposait quelques outils... On verra ce que le réaménagement de la place réservera comme sort à ces accès...

La Petite Gironde 17 février 1932

La Petite Gironde 19-novembre-1932

Petite Gironde 1janv1933

En ces lieux de la Paroisse de « Sent-Saurin de Bordeü » se trouvait la « Chapelle de la Recluse Saint Ladre » (Saint Lazare) construite au IXème siècle et détruite en 1452. La Recluse de Saint Lazare...

Les recluses, au Moyen-âge, étaient des femmes ayant décidé de se retrancher de la vie et de passer et terminer leur existence, murées dans des cellules appelées « reclusoirs » ou « recluseries ». Ces petites structures verticales fermées de toute part, étaient situées à l’entrée des bourgs ou des villes, hors de l’enceinte, sur des ponts et souvent près d'une église ou d'un monastère. Seules, des fenestrelles, petites ouvertures parfois grillées, leur permettaient de garder un lien avec l'extérieur. L'une de ces ouvertures étaient souvent tournées sur l'intérieur de l'église afin que la recluse puisse assister aux offices. De plus, ces fenestrelles permettaient aux âmes charitables d'apporter un morceau de pain ou de l'eau ou un peu de nourriture à la recluse et probablement aussi un peu de réconfort verbal.

Les recluses, issues bien souvent des classes populaires, étaient des femmes pauvres et affectées soit d’une maladie, soit d’un deuil, soit abandonnées ou autre... « La Règle des recluses » est un texte anonyme rédigé au début du XIIe siècle, résume très bien les raisons de la réclusion en ces termes : « Votre vie est une sorte de martyre continuel, car dans un Ordre aussi austère que le vôtre, on est jour et nuit sur la Croix de Jésus-Christ. »

Exilées aux portes des cités, les recluses étaient considérées comme des « sentinelles » spirituelles. Leur rôle était de prier pour le salut de la ville et ainsi permettre d'éviter guerres et invasions, famines et épidémies... Certaines recluses vécurent jusqu'à plus de 50 ans... Mais elles furent rares. Le plus souvent, elles mourraient de froid, de faim, de folie ou d'épuisement après une agonie assez longue pouvant durer plusieurs années.

C'est ainsi que Bordeaux posséda au moins 3 recluses révélées : Une qui « étoit établie dans la Paroisse de Saint Eloi dont la demeure bordoit la rue Saint James ». Une autre qui était probablement située en la Paroisse de Puy Paulin. Et enfin celle de la Recluse de Saint Lazare. Les recluseries disparurent à partir des XVI et XVIIème siècles, notamment grâce à Jean Eudes et à l'accroissement des Maisons Religieuses et Couvents. 

Niche vestige de lieux qui connu le tragique destin des recluses de Bordeaux, période du moyen age...

1ère enceinte de Bordeaux "Le CASTRUM" (mot latin signifiant "lieu fortifié"),qui désigne les emplacements des villes fortifiées ou des camps romains. Durement frappée par les invasions barbares, après qu’en 276 et 277, les hordes germaines aient déferlé sur Burdigala, pillé et tué sans pitié et envahi la cité, alors sans murs ni tours de défense, les empereurs romains entre 278 et 296 décident pour préserver l’avenir de la ville, de construire un imposant rempart.

L'enceinte antique a la forme d'un rectangle régulier,que dessine encore aujourd’hui les grands axes de la ville que sont les cours d’Alsace-Lorraine, du Chapeau Rouge et de l’Intendance. Le rectangle est fermé côté Garonne par le fleuve et à l’opposé par la rue des Remparts. Ce périmètre couvre une surface (d'environ) 740m sur 480m, 2380 mètres de périmètre.

Ces remparts colossaux de 5m de large et 10m de haut sont gardés par 46 tours et doublés de fossés.(dont le Peugue, qui coule toujours sous le cours Alsace-Lorraine...) Bordé sur 450 mètres à l’est par la Garonne, ce "castrum" est percé de 4portes (voir les détails en commentaire de ce post), dont l’une, la "porta Navigera", laissait passer les bateaux vers la Garonne.

A l’intérieur de la ville ainsi fortifiée, deux grandes voies se coupent à angle droit : le decumanus, axe est-ouest (aujourd’hui rue Porte Dijeaux et rue Saint-Rémi) et le cardo, axe nord-sud (aujourd’hui rue Sainte-Catherine).

Le port de Burdigala était dans la ville (port intérieur dans lequel s'écoule la Devèze par vingt-six bouches de bronze) et la marée montait jusqu'à l'actuelle rue Ste Catherine. L'église St Pierre fut bâtie à l'entrée du port. Les navires grecs, bretons, ibères ou celtes se côtoyaient dans le port de la ville. Celui-ci s'est ensablé et l'on a bâti des immeubles de part et d'autre de la rue de la Devise sous laquelle coulait la Devèze.

Les petits hommes bleus, ou plutôt blancs sur fond bleu, qui ont fleuri sur les murs de la rue Georges-Bonnac et en haut d’une série de lampadaires du square des Commandos-de-France, puis de l’allée de l’îlot Bonnac sont là pour marquer, « en lumière », le chemin piétonnier qui mène du centre-ville au cœur de Mériadeck.

Priorité aux piétons. Avec un objectif : mieux relier le centre-ville à Mériadeck, avec un chemin dégagé, sans feux de trafic, le piéton étant prioritaire de bout en bout, même lorsqu’il traverse la rue Michelet (square) et, plus loin, la rue du Château-d’eau (devant l’entrée du centre commercial).

L’éclairage mis en place marque cette priorité absolue et indique le chemin à suivre… pour ceux et celles qui se perdraient, la nuit venue.

Jumeau ignoré, l'ancien Square Gambetta ressemblait comme deux gouttes d'eau au Square de la porte du pin à Agen...

Depuis quelques mois, la Place est en cours de réaménagement... Non sans heurs: les 18 marronniers de la place pour lesquels le collectif se battait depuis un an ont été abattus jeudi 22 novembre 2018 en catimini, avant le lever du soleil... 

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> Création de la page & publication: 1 Février 2019. Posté le même jour sous pseudo "Djé Karl" sur le groupe public Facebook Bordeaux Je Me Souviens: LIEN du post