• HISTORIQUE

Le nom de ce cours, est un de ceux que portait un archevêque de Bordeaux (Jérôme Marie Champion de Cicé), dont un des vicaires-généraux fit bâtir la première maison. En 1828, on a construit sur ce cours une petite fontaine, qui "ne laisse pas d'être d'un grand secours dans ce quartier dépourvu d'eaux potables"...

(Note: Par délibération en date du 14 janvier 1919, et à la suite d'un article publié par M. Paul Courteault dans la Petite Gironde du 30 décembre 1918, le Conseil municipal a décidé de grouper autour de la place d'Aquitaine, dénommée place de la Victoire, les souvenirs principaux de la grande guerre. En conséquence, le cours Saint-Jean a été appelé cours de la Marne, le cours d'Espagne cours de l'Yser; le cours de Toulouse cours de la Somme, et le cours de Bayonne cours de l'Argonne. Par la même délibération, le cours Champion est devenu cours du Maréchal-Pétain. Il restera encore à l'archevêque de Bordeaux ainsi dépossédé du cours de Cicé, la rue Champion-de-Cicé pour perpétuer sa mémoire. Le cours du Maréchal Pétain étant aujourd'hui le Cours de la Libération...Péripéties des noms des rues dans l'Histoire...)

L'architecte Durand rédige le 1er Avril 1828 un plan et un devis. Ce devis est approuvé le 10 Avril 1828 pour la somme de 1250 Francs environ. Les travaux de maçonnerie seront pris en charge par Danjou, et ceux de sculpture par Mercier.

Fin octobre 1828, le maire reçoit réclamations et pétitions : "Le puits-fontaine est dérangé et ne fournit plus le peu d'eau qu'il donnait. Les habitants du quartier de Belleville vous prient donc M. Le Maire d'avoir la bonté de donner des ordres pour les réparations de ladite fontaine; surtout que le tirage d'eau soit moins pénible, moins long et plus abondant s'il est possible..."

En mai 1830, de nouveau un courrier est adressé au Maire: "Les habitants du quartier de Belleville se trouvent très souvent sans eau, par suite de la mauvaise construction de ce puits-fontaine dont le tirage d'eau est très rude pour femmes et enfants, et même indécent par son mode de tirage, ce qui est l'objet de la risée et de quolibets honteux, joints au manque d'eau souvent répété."

Le 26 Juin 1894, la fontaine inutilisée est vendue pour 380 francs à M. Labrouche demeurant au 2 Cours d'Albret. Celui-ci détruira l'édifice, comblera le puits et bâtira une façade en lieu et place.

Sa suppression en 1894 n'a pas soulevé la moindre protestation...

• DESCRIPTION

Le devis se détaillait comme suit:

• Le puits doit avoir 11m de profondeur et 1m de diamètre intérieur. Le mur du fond, le long duquel se dresseront la borne et les piliers latéraux, sera en pierre de Bourg, ainsi que l'entablement et le fronton, corniches et moulures comprises.

• Le corps de la fontaine sera en pierres dures, fines et blanches, ainsi que le gradin qui la supporte. Le fronton quant à lui sera couvert en ardoises sur mortier.

• Un perron en demi-cercle de 3m de diamètre, composé d'une marche de 16cm de hauteur et d'un dallage en dalottes posées en losange.

La sculpture dessinée sur le corps de la fontaine (non mentionnée au devis) consiste en 2 branches de saule liées par un ruban dans la partie inférieure et entourant la date 1828. S'y ajoutent 2 rosaces sur les enroulements de chaque côté du fronton.

• Sources: