FONTAINE MÉRIADECK

> NATURE/CONSTRUCTION:       Dans un style pompier, en pierres de Frontignan et de Carcassonne avec médaillon en marbre "griotte" d'Italie (couleur rouge).

> ÉTAT: Toujours en eaux.

Coordonnées GPS: 44.83868, -0.58197.

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=> la CARTE:

1867 : Création de la fontaine suite à une commande de la ville, dessinée par Jean BURGUET (architecte notamment de l'hôpital Saint-André), seul point d' eau courante et potable du quartier.

En 1946, dès son arrivée à Bordeaux, le maire, Jacques Chaban-Delmas, prend conscience de l’existence à 400m de la mairie  (le Palais Rohan), en plein cœur de la ville, d’un quartier "insalubre": Mériadeck. Sur les rapports de Paul Volette, architecte en chef de la ville, et des services sociaux, il profite du Plan de Reconstruction, d’Urbanisation et de Rénovation décidé par le gouvernement pour reconvertir ce quartier et offrir aux habitants des logements "modernes" et décents...

En 1955, Paul Volette présente un rapport mettant en évidence «la nécessité de construire dans la ville 10 000 logements neufs et de faire disparaître les quartiers insalubres». Trois quartiers sont concernés: La Benauge (construit en 1955 par Jean Royer), Les Cressonnières (qui deviendra Le Grand Parc en 1970), et Mériadeck.

En 1947, Jean Royer est nommé Inspecteur Général de l’Urbanisme pour l’Aquitaine et devient, la même année, Architecte en Chef de la Ville. Il vient du Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisation (MRU) créé en 1944.

En 1951, un rapport des services départementaux conclut à l’impossibilité de conserver le quartier Mériadeck en l’état: "zone insalubre, occupation de taudis non contrôlée, absence totale d’hygiène". La démolition est décidée pour construire 2500 logements.

En 1955, la décision est votée en Conseil Municipal. Le projet est confié à Jean Royer qui fait une première étude de faisabilité et établit un premier plan-masse. La zone géographique est délimitée de façon définitive : rue François de Sourdis, rue Georges Bonnac, rue du Château d’Eau, cours d’Albret, rue d’Ornano (cours du Maréchal Juin). Elle couvre 32 ha mais le quartier ne couvrira que 28 ha, après l’élargissement des rues Georges Bonnac et d’Ornano (Maréchal Juin).

Dès 1962, le plan d’urbanisme de Jean Royer comprend le découpage du quartier en îlots sur dalle et la voirie qui ne sera repérable qu’avec un système de numération: les noms des nouvelles rues ne seront attribués qu’en 1980 et feront tous référence à des personnages de la résistance.


De la place Mériadeck, il ne reste plus que le souvenir et la fontaine construite par Charles Burguet en 1866. La place servait de forum permanent et d’étendoir pour le linge fraîchement lavé à la fontaine, la margelle de salon où l’on cause et la vasque d’abreuvoir gratuit... La fontaine était ainsi le symbole du quartier et, après la Première Guerre mondiale, celui de la commune libre.

 Le principal lieu de vie aussi. C'est là que les enfants jouaient, que les amoureux flirtaient et que les vieux parlaient...

Les expropriations et travaux prirent leur essor dans la décennie 60-70, la fontaine est démontée en Juillet 1971 lors de la démolition du quartier.

Longtemps, celle-ci est même restée introuvable, au point que les pires rumeurs ont circulé un temps: perdue, cassée, vendue même... Elle a cependant été sauvée in extremis de la démolition pure et simple grâce à l'intervention du Musée d'Aquitaine et de M. Muller, l'un de ses conservateurs.

 Il a fallu toute l’obstination des " Amis de l' Ancienne Commune Libre de Mériadeck" pour la débusquer en Novembre 1992, dans le hangar Municipal du Grand Louis de Caudéran.

Et pas mal de persuasion pour obtenir sa réimplantation, square André Lhote, le 21 décembre 1996. (le coût des travaux devait s'élever à l'origine à 400 000 fr; somme resserrée d'un commun accord avec chacun des intervenants).

Alain Juppé l’avait d'ailleurs inaugurée, en disant: "Cette belle fontaine doit devenir le lien entre Mériadeck et le centre-ville...".

La fontaine retrouvait ainsi son quartier, devant les jardins de la mairie. Sa position avait le mérite d'être "similaire" à l'ancienne mythique place Mériadeck (à 60 mètres près)...

A nouveau démontée en 2012 en raison des travaux de la construction de la Cité municipale, elle est finalement réinstallée devant la galerie des Beaux-Arts depuis 2015.

C'est au sculpteur Jean Lucien Tapiau que l'on doit la décoration composée de médaillons avec branches de roseaux, guirlandes et feuilles d'acanthe (pour un total de 1679,36 fr). La fontaine a été exécutée en pierres de Frontignan et de Carcassonne, dans un style légèrement pompier (l’effet de son obélisque,sans doute, surmonté de têtes de lion…), et les 4 médaillons en marbre rouge dit "griotte d'Italie" (pour la somme de 228 fr). L'année 1867 sur l'écusson de la fontaine était initialement gravée en chiffres d'or.

On peut obtenir de l’eau en appuyant sur deux des quatre mascarons (en fait des boutons-poussoirs) en bas de l’édifice côté Galerie des Beaux-Arts et cours d’Albret.  Évidemment, il faudra s’accroupir bien bas pour tendre son verre. Mais puisqu’on n’est plus censé y laver son linge comme dans le Mériadeck d’antan…

On notera ainsi que lors de son premier "déménagement" le double socle octogonal d'origine a été supprimé. Sa hauteur actuelle ne correspond pas à ce qu'elle était en 1860 (elle mesurait à l'époque 6,80m)... Sa vasque cassée n’a jamais pu être refaite. « Le comité Unesco l’avait pourtant prescrite quand il s’est penché sur l’impact de la Cité municipale sur Mériadeck. Mais j’imagine que cela coûterait trop cher », précise Marie-Françoise Michelet... L’architecte Michel Pétuaud-Létang, lui, était furieux. « Une fontaine sans vasque, ce n’est pas une fontaine. En outre, on la voyait mieux sur le square. Là, elle se trouve en contrebas par rapport à la bordure de la place. J’estime qu’il faudrait la déposer à nouveau et la remonter. »

Sur un côté de la fontaine on trouve une plaque apposée qui indique : "En souvenir de Patrick Landroz (1949 - 1998) Les Amis de l'ancienne commune libre de Meriadeck". (Dont il en fut le président).

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La fontaine le 6 juillet 1971, quelques jours avant sa disparition. A sa place se trouvait le jet d'eau de l'esplanade Charles-de-Gaulle.

ANECDOTES ET INFORMATIONS ANNEXES

En enlevant la fontaine, c'est un peu de la légende et beaucoup de la mémoire, de l'histoire locale qu'on a « kidnappées ».

L'histoire de terrains donnés aux pauvres dans la première moitié du XIX' siècle par le prince cardinal de Rohan, Ferdinand Maximilien Mériadec, archevêque de Bordeaux (qui y fit construire le palais Rohan en 1771).

L'histoire d'une vie, grouillante et un brin marginale, revendiquant jusqu'au dernier jour le droit à l'autonomie...

Mériadeck:

Une autre fontaine à "Mériadeck" sans le même charme...

=> 1993 : disparition de la fontaine centrale à l’intérieur installée en 1978 et signée de Guy Lartigue.

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> Création de la page & publication: 27 Juin 2019. Posté le même jour sous pseudo "Djé Karl" sur le groupe public Facebook Bordeaux Je Me Souviens: LIEN du post