FONTAINE SAINTE COLOMBE
QUOI: FONTAINE SAINTE COLOMBE / Fontaine Place Sainte Colombe
QUI: François JOUIS et Antoine LUCAS pour l'alimentation en eau de la fontaine, constructeur originel de la fontaine: ??? (inconnu)
OÙ: Place / Rue Sainte Colombe (anciennement Place Gemmappe).
QUAND: (pas de détail sur la construction de la fontaine...probablement avant 1760), et démolie en1865.
COMMENT:
> NATURE/CONSTRUCTION: Tout d'abord un puits à l'origine, puis ensuite une fontaine à 2 jets alimentée par la Font de l'Or...
> ÉTAT: Disparue.
COMBIEN: 1 exemplaire.
POURQUOI: Fournir de l'eau potable au quartier...
CONTEXTE
Attestée pour la première fois en 1181, Sainte-Colombe est sans doute de fondation romane. Elle était entourée par la rue qui se divisait en deux bras autour d’elle. Cette situation la contraint à ne pouvoir s’agrandir et la soumet aux embarras d’une rue très fréquentée. À partir de 1522, des acquisitions et des dons permettent la construction d’une autre église sur la rue Buhan; les travaux engagés dès 1526 traînent en longueur et ne sont achevés qu’après l’écroulement, le 2 décembre 1687, de l’église primitive qui s’était progressivement ruinée. La seconde église est à son tour démolie définitivement en 1854 ; la paroisse avait été réunie à celle de Saint-Paul dès 1791 et l’édifice vendu comme bien national en 1796.
LA FONTAINE
Ce fut en 1752, sous l’administration de M de Tourny, que Pierre JOUIS utilisa mieux qu’on avait fait jusque-là, les eaux abondantes de la source Font de l’Or. M. JOUIS recueillit alors ces eaux qui se perdaient pour faire édifier en 1763 la fontaine de la Font de l’Or (à 50 mètres environ du "puits quarré"). (=> Voir le descriptif complet de la Font de Or sur ce site: ICI.)
La quantité d’eau était suffisante pour alimenter plusieurs fontaines situées sur le port, coulant 7 heures par jour, servant tant aux besoins des habitants et à l’approvisionnement des marins.
Envoyé en octobre 1757 par Marigny, le fontainier du roi Louis XV, Antoine LUCAS, établit entre 1759-1760 un réseau de canalisations vers la Font de l’Or, qui était ensuite redistribuée à plusieurs fontaines échelonnées le long des quais. C’est à cette époque qu’on remplaça pour la première fois les tuyaux en terre cuite venant de Sadirac (vernis en dedans) par des tuyaux en plomb.
Elles furent alimentées par machine hydraulique de la Font-de-l'Or (Voir sur ce site la page dédiée à la Font-de-l'Or: https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/fontaines-de-bordeaux/fontaine-de-lor).
La fontaine Sainte Colombe, jadis presque en face de l'actuelle rue Buhan, était de style Louis XVI (dans le genre de la fontaine Saint Christoly: https://sites.google.com/view/bordeaux-qqoqccp/themes/fontaines-de-bordeaux/fontaine-saint-christoly). Elle fut démolie en 1865.
(NOTE: On remarque 2 ormeaux sur l'illustration ci-contre, l'un des deux serait un des "arbres de la Liberté" plantés sous la 1ère République)
François JOUIS s’engagea ainsi à fournir l'eau aux fontaines ci dessous:
Au final la Font de l’Or alimentait :
- 2 aux angles sud et nord de la place Royale (place de la Bourse)
- 2 fontaines adossées à la porte « Bourgogne »/porte « des Salinières »
- 1 fontaine sur la Place du Palais,
- 1 fontaine sur la place Sainte Colombe, (fontaine à 2 jets)
- 1 fontaine de la rue « de la Bourse » /rue « du Marché Royal »,
- 2 fontaines du Quai des Chartrons : vis-à-vis de la rue Raze et de la rue Borie,
- 2 fontaines du Marché des Chartrons,
- la fontaine de la Grave (réhabilitée)
Soit: 9 fontaines de 12 jets avec un débit de 24 livres minute, fonctionnant 7 heures par jour en 2 reprises (de 7h à 11h et de 15h à 18h).
LES EGLISES "SAINTE COLOMBE"
=> L'église primitive:
Cette église fut sans doute élevée grâce à la générosité des riches familles des Soler et des Colomb. Elle occupait cette section élargie de la rue Sainte-Colombe, entre la place Fernand-Lafargue et la rue Buhan, qu'on a longtemps appelée place Sainte-Colombe. Elle était orientée et comprenait une nef longue de 18,46 m, large de 7,45 m, un sanctuaire et un choeur long de 8,10 m et large de 6,48 m, et, à l'extrémité, une sacristie mesurant 2,75 m de long et de large. Les renseignements que l'on possède sur cette église sont peu nombreux. Dans sa Chronique, de Lurbe note simplement : « De belles figures ornaient son frontispice et marquaient son antiquité. » Construite probablement au XIIe siècle, son chevet était situé vers l'est de l'ancienne place Sainte-Colombe et entouré des boucheries de Lambert « dont la moitié des bancs carnassiers » appartenaient aux doyen, chanoines et chapitre de Saint-André. Sur la place derrière le chevet se trouvait un puits qui figure encore sur un plan de la fin du XVIIIe siècle. De cette église, le Musée conserve une statue, dite la Vierge de Sainte-Colombe (voir plus bas). Le récit d'une visite de l'église faite en 1683 par Louis d'Anglure de Bourlemont, archevêque de Bordeaux, renferme quelques détails sur l'intérieur du monument : le grand autel était garni d'un beau et riche parement à fond d'or : « Il y a un rétable de bois de noyer. Le tabernacle fort beau est bien doré. Il y a deux reliquaires d'argent, un de chaque costé dans lesquels il y a des reliques de saint Etienne, de saint Laurent, de saint Blaise et d'autres saints dont les noms sont effacés. Un bras d'argent où il y a des reliques de sainte Colombe et, dans une vierge d'argent, il y a partie du baston pastoral de saint Seurin. » A l'intérieur on trouvait aussi la chapelle de Notre-Dame, siège de la confrérie des tondeurs de draps, dite de la Conception, fondée le 29 juin 1612 ; la chapelle Notre-Dame-des-Langueurs ; la chapelle Sainte-Anne ; la chapelle Saint-Michel, où se réunissait la confrérie des apothicaires et droguistes ; la chapelle du Saint-Sacrement.
Le 27 janvier 1685, Jacques Dallaire, Lazare Branet et Hiérosme Lopès vinrent, sur l'ordre de l'archevêque et sur la demande de Jacques Bouchet, curé, pour visiter l'église Sainte-Colombe. Le curé remontra « que ladite esglise estant très petite et située entre deux rues sans pouvoir estre agrandie..., que d'ailleurs elle menace ruine, un des principaux piliers du costé du midy estant crevassé... » Dans ces conditions, « attendu la grande dépence qu'il conviendroit faire pour réparer la dite église, il serait plus avantageux de continuer le projet de la batisse de la nouvelle église, qui est même déjà avancé... » Faute d'argent, Jacques Bouchet dut momentanément renoncer à son projet ; mais les événements ne tardèrent pas à lui donner raison : le 2 décembre 1687, l'église s'écroula.
=> La "nouvelle" église:
Le tremblement de terre de 1427 avait sans doute contribué à ébranler l'église Sainte-Colombe ; à la fin du XVe siècle, elle menaçait ruine. On décida de construire une nouvelle église située un peu à l'est et dont une partie se trouve, actuellement, au n° 4 de la rue Buhan. Pour permettre de donner à la nouvelle église des proportions suffisantes, divers immeubles et terrains situés au fond de l'andronne Rauzan furent achetés. Les fondations de la nouvelle église étaient terminées en 1525 ; mais les difficultés financières du règne de François I" puis la révolte de la gabelle, en 1548, vinrent bientôt interrompre les travaux : les murs étaient déjà élevés de 45 pieds de haut et la tour de 30 pieds, comme le montre un procès-verbal de l'état des lieux dressé au moment de la reprise des travaux en 1690. Le cardinal François de Sourdis, voyant l'impossibilité où se trouvaient les paroissiens de Sainte-Colombe d'achever leur église, pensa que les jésuites pourraient mener l'oeuvre à bonne fin ; le 7 mars 1610, il leur donna les terrains environnant l'église pour y construire une maison professe à la condition d'achever en même temps l'église Sainte-Colombe ; mais la vive résistance des paroissiens empêcha le projet d'aboutir. Après de nombreuses tergiversations, un arrêt du Conseil d'Etat du 16 décembre 1684 chargea l'intendant de Bezons de nommer des experts pour évaluer le montant des travaux à exécuter afin d'achever la nouvelle église. L'architecte Merrisson dressa le devis s'élevant à 14 620 livres. Le procès-verbal d'une visite faite le 27 janvier par l'architecte Michel Duplessy fournit quelques indications sur l'état de l'église : « ... depuis le quatriesme pilier en haut, vers le levant, la dite église est voûtée et couverte, et il y a une closture de muraille avec une porte, au milieu, pour entrer dans les deux chapelles qui y sont. L'une est dédiée à Nostre-Dame et l'autre à Sainte-Magdeleine. » L'écroulement de l'ancienne église, survenu le 2 décembre 1687, permit enfin d'achever le nouveau sanctuaire, qui ne fut consacré qu'en 1742. Le clocher fut terminé en 1790. D'après le plan de Lattré de 1755, l'église était longue de 30 mètres ; l'abside rectangulaire avait 6 mètres de profondeur sur 5 mètres de largeur. Elle était divisée en trois nefs. Le décret de l'Assemblée nationale du 3 mars 1791 supprima la paroisse Sainte-Colombe, dont le territoire fut réuni à celui de la paroisse Saint-Paul ; l'église fut fermée le 8 avril. Vendue comme bien national, elle fut peu à peu démolie et disparu entièrement en 1854.
(REMARQUE: Des études récentes de Mme Séverine MAGES, tentent à montrer que ces restes en pierre dans le jardin du 14 rue Sainte Colombe ne seraient pas de la seconde église Sainte Colombe, mais de fenêtres d'habitations privées...)
M'ENFIN !?
ANECDOTES ET INFORMATIONS ANNEXES
LES RELIQUES DE L’ÉGLISE DISPARUE :
MUSÉE DE BORDEAUX: > Site : Église Sainte-Colombe
Sainte Elizabeth/Anne (?) et La Vierge Scène de la Visitation
Date de création : 15e siècle 3e quart Matière : Calcaire Technique : Ronde-bosse
Mesures : Hauteur en cm 100 ; Largeur en cm 40 ; Épaisseur en cm 30
" UN PERCHOIR APRÈS UNE BALADE A PÂQUES ? " 😊
Après l'incendie qui ravagea les charpentes et les toitures de l'hôtel de ville en 1871, on installa une horloge dotée d'un carillon à trois cloches. Ces dernières sont toujours visibles depuis la grande cour sur un petit portique un peu en retrait du fronton supportant l'horloge. Les deux cloches qui sonnent les quarts d'heure datent de 1864 et portent l'écusson de la ville de Bordeaux. Une inscription mentionne qu'elles furent toutes les deux fondues dans l'atelier de M. Vauthier à Saint-Émilion. Plus imposante, et surtout plus ancienne que ses voisines, la cloche centrale sonne les heures. Sur le « cerveau » sont gravés la date de 1663 ainsi que le nom de son parrain, M. Laffon, bienfaiteur de la paroisse Sainte-Colombe. Cette provenance est confirmée par un document conservé aux Archives départementales de la Gironde. Aujourd'hui disparue, l'église Sainte-Colombe fut fermée au culte en 1791 et dépouillée au même moment de tout son mobilier... sauf de sa cloche, miraculeusement conservée. Elle fait partie des quinze cloches bordelaises à avoir échappé à la fonte pendant la Révolution...
SAINTE COLOMBE à SAINT PAUL
"Y'A COMME UN OS" 😊
" JUSQU’À CE LA MORT LES SÉPARE... "
QUI FAISAIT QUOI ?
" TOURNY FIT UNE CROIX DESSUS..." 😊
Le vieux Marché à Bordeaux (actuellement place Fernand-Laffargue) Lou Mercat, lou Grand Mercat, le Grand Marché, le Marché, , place de l'Ancien Marché, place du Marché-aux-Veaux telles furent les noms pour désigner ce marché qui remonte au XIIIeme siècle. On en retrouve la description dans un texte de l'abbé Bellet à la fin du XVIIIeme siécle : où il est mentionné la présence d'une croix (située près de la poissonnerie )
Des siècles plus tard Tourny voulant moderniser la place, décida de la couvrir d'une halle.
=> La Croix fut transportée place Sainte Colombe en 1760 ; elle disparut en 1793.
- Sources:
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> Création de la page & publication: 31 Juillet 2019. Posté le même jour sous pseudo "Djé Karl" sur le groupe public Facebook Bordeaux Je Me Souviens: LIEN du post