• CONTEXTE

En 2007, le cours Victor Hugo a fait l'objet d'importants travaux visant à lui redonner un aspect agréable. Outre des travaux de voirie, les façades ont été ravalées, un éclairage innovant alternant les tons bleus et verts mis en place, 3 bancs de granit sont apparus sur le trottoir entre rue Sainte Catherine et cours Pasteur et enfin cette fontaine. Pédelaborde et Gouyou-Beauchamp [remodeleurs du cours en question] ont donc imaginé un espace sur lequel ils ont installé cette fontaine nommée "retour d’Égypte".

La dé•couverte du poème "Les Orientales" de Victor Hugo, a conforté• l'idée première de l'équipe de concepteurs lauré•ate du concours pour l'a•ménagement du cours Victor-Hugo et dirigé•e par Fabien Pé•delaborde, architecte mandataire. «Nous avions besoin de nous raconter une histoire en construisant ce projet» confiait au journal Sud Ouest, Laurent l'architecte associé. L'orientation du cours, entre levant et couchant, sa situation par rapport au fleuve, l'implantation de la culture orientale et méditerranéenne“ à l'est, plus •régionale à“ l'ouest (mus•ée d'Aquitaine), se devaient d'–être inté•gré•s dans la conception... Un "pont entre l'Orient et l'Occident"...

• ORIGINE DU MODÈLE

Cette fontaine est une réplique (réalisée par les sculpteurs de l'AFPA) d’une statue conservée dans les réserves du musée d’Aquitaine:

Propos recueillis par Annavelle Georgen – Direct matin Bordeaux7, D'après Agnès Bouloumié, responsable du patrimoine mobilier à la mairie:

"C’est une fontaine style «retour d’Égypte», probablement réalisée à la charnière des XVIIIe et XIXe siècles, à l’époque des campagnes d’Égypte de Napoléon.» Un inventaire du fonds de la Ville de Bordeaux a pourtant bien été réalisé dans les années 50, mais le carton qui accompagne la statue ne comporte que la mention «XVII Palais Rohan», ce qui laisse à penser que la fontaine aurait pu être installée autrefois dans les locaux actuels de la mairie. Une thèse que pourrait confirmer la présence de deux graffitis à l’encre de Chine retrouvés sur l’œuvre originale : «R.J. Pape» et «Adrienne je t’aime». «Cela montre bien qu’à un moment donné, elle a été implantée dans un endroit plus ou moins accessible au public», commente Agnès Bouloumié, qui espérait trouver le nom de son auteur ou une date gravée dans le marbre lors du démontage nécessaire à la réalisation de la copie. Mais les trois Égyptiennes se sont bien gardées de révéler leurs secrets..."

• CONCLUSION

Cette pauvre fontaine, imaginée dans un esprit positif et culturel, n'a pas trouvé son "public" dans un quartier pour le moins "contrasté"... En 17 mois elle n'aura été que peu visible et fonctionnelle (quasiment un mois), ayant ainsi passé plus de temps en restauration dans les ateliers de l'AFPA que sur le cours Victor HUGO...

Par dépit et résignation, Michel CESSATEUR dut se résoudre à lui donner une apparence très simpliste, réduite à sa plus simple expression: une sorte de moignon d'une œuvre amputée à sa base...

Peut-être que tous ces efforts (et frais) auraient pu être évités, car dès les premiers travaux on pouvait déjà lire dans le Sud-Ouest que les ouvriers et les changements artistiques n'étaient pas les bienvenus (voir ci-contre)...

Où sont passés les morceaux supérieurs de la 1ère statue (peut-être dans la Garonne, ou en "trophées" chez un particulier)? Quoi qu'il en soit, les restes de la fontaine endommagés la 2ème fois ont été stockés, mais ne seront très certainement jamais restaurés et cette fontaine restera en l'état... La question se pose ainsi dans certains quartiers, concernant l'urbanisme et l'aménagement du mobilier urbain face au vandalisme répété...